(Fotografia Antoni Cladera)
CIUTADELLA DE MENORCA
Aquí la llum és una carretel•la
guarnida d’amorells. Jo sempre deia
que habitaria una ciutat tancada
dins un cofre de sàndal, amb alcoves
o records esmortits sota els tapissos.
Una ciutat amb comtes i captaires
i un reposat capítol de canonges
de porcellana de Sèvres…
Les aures
acaronen jardins i la remota
epopeia polsosa -usque ad mortem
sustinuimus pro aris et focis-
mentre les ombres cauen.
Sempre deia
que habitaria una ciutat marcida,
amb sospirs vellutats, palaus i músiques,
on el temps perduràs com una rosa,
presa en els fulls d’un devocionari.
Josep M. LLOMPART, La terra d’Argensa
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Molt polides aquestes lletres. Bones festes!
I també molt polida s’imatge des campanar. Bones festes, Maite!
Tant gratte chèvre que mal gît,
Tant va le pot à l’eau qu’il brise,
Tant chauffe-on le fer qu’il rougit,
Tant le maille-on qu’il se débrise,
Tant vaut l’homme comme on le prise,
Tant s’élogne-il qu’il n’en souvient,
Tant mauvais est qu’on le déprise,
Tant crie-l’on Noël qu’il vient.
.
Tant parle-on qu’on se contredit,
Tant vaut bon bruit que grâce acquise,
Tant promet-on qu’on s’en dédit,
Tant prie-on que chose est acquise,
Tant plus est chère et plus est quise,
Tant la quiert-on qu’on y parvient,
Tant plus commune et moins requise,
Tant crie-l’on Noël qu’il vient.
.
Tant aime-on chien qu’on le nourrit,
Tant court chanson qu’elle est apprise,
Tant garde-on fruit qu’il se pourrit,
Tant bat-on place qu’elle est prise,
Tant tarde-on que faut l’entreprise,
Tant se hâte-on que mal advient,
Tant embrasse-on que chet la prise,
Tant crie-l’on Noël qu’il vient.
.
Tant raille-on que plus on n’en rit,
Tant dépent-on qu’on n’a chemise,
Tant est-on franc que tout y frit,
Tant vaut « Tiens ! » que chose promise,
Tant aime-on Dieu qu’on fuit l’Eglise,
Tant donne-on qu’emprunter convient,
Tant tourne vent qu’il chet en bise,
Tant crie-l’on Noël qu’il vient.
.
Prince, tant vit fol qu’il s’avise,
Tant va-il q’après il revient,
Tant le mate-on qu’il se ravise,
Tant crie-l’on Noël qu’il vient.
.
(Ballade des proverbes. François Villon. 1431-1463)